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La marque Guess accusée de vol d’œuvres de street art

Au début du mois de février, les street artistes Patrick Griffin et Robin Ronn ont lancé une poursuite contre la marque Guess pour vol d’œuvres. L’entreprise de prêt-à-porter a effectivement lancé une collection de vêtements « street wear », dont les motifs contiennent les tags des plaignants.


Captures d'écran des vêtements Guess portant les tags de "Nekst" et "Bates" (Crédit : Hyperallergic)
Captures d'écran des vêtements Guess portant les tags de "Nekst" et "Bates" (Crédit : Hyperallergic)

"Guess a inexplicablement, et sans préavis, et encore moins sans consentement, étalé en évidence l'œuvre [de l'artiste] sur ses vêtements dans un effort transparent pour donner de la crédibilité et un air de cool urbain à ses vêtements en cooptant la combinaison spéciale de style graffiti et de bona fides de l'art de la rue des plaignants", détaille la plainte déposée au district central de Californie.


Patrick Griffin et Robin Ronn, deux street artistes danois dont le travail est reconnu dans l’art de rue new yorkais, poursuivent la marque de vêtements Guess pour appropriation de leur propriété intellectuelle. Patrick Griffin accuse notamment l’entreprise d’utiliser « Nekst » le tag de Sean Griffin -son frère, décédé depuis 2012- dans une collection inspirée du graffiti. De son côté, Robin Ronn a déposé une plainte similaire contre Guess, concernant son propre tag, « Bates ».



Les motifs représentés sur les vêtements de la marque entrecoupent effectivement ces deux tags d’autres iconographies du street art : panneaux de signalisation, graffitis, cassettes, etc. Jeff Gluck, l’un des avocats des plaignants, a expliqué que l’utilisation des tags des street artistes « est une reproduction mécanique, mot à mot, des tags réels, soit de leurs signatures réelles ». Dans un article récent, le média américain Hyperallergic précisait que le détaillant Macy’s -qui propose des collections de vêtements Guess- a récemment retiré les produits de son site web. Cependant, ils sont toujours présents sur les sites de Guess, mais également sur Amazon et d’autres plateformes de vente en ligne.


« Plusieurs autres artistes se sont manifestés depuis que ce procès a été intenté, disant qu'ils avaient eux aussi des graffitis et des tags sur les chemises de Guess, » expliquait Jeff Gluck au média Hyperallergic. Selon lui, l’affaire pourrait durer un certain temps et déclencher de nombreuses actions au sein de la communauté des street artistes. De son côté, la marque Guess n’a répondu à aucun commentaire sur le sujet.


Une récidive pour la marque Guess

Il s’agit de la seconde poursuite à l’encontre de Guess concernant des œuvres de street art. En 2022, la marque de prêt à porter avait effectivement lancé une collection inspirée des œuvres de Banksy, en collaboration avec la société Brandalised. Toutefois, l’artiste n’avait pas été tenu au courant de ce phénomène et n’avait pas consenti à ce que ses créations soient reproduites sur les vêtements de la marque. Dans un post Instagram, Banksy avait donc suggéré à ses abonnés de faire du vol à l’étalage dans un magasin londonien de l’entreprise. « Ils se sont servis de mon œuvre d'art sans demander. Pourquoi ne pourriez-vous pas faire la même chose avec leurs vêtements ? », écrivait-il.


La société Brandalised vend de nombreux produits ornés du « lanceur de fleurs » de Banksy et s’était donc naturellement alliée à Guess pour cette collection de vêtements. Malheureusement pour l’artiste, Brandalised a réussi à convaincre l’Office de la propriété intellectuelle de l’Union Européenne que Banksy n’est pas « le propriétaire incontestable de ses œuvres ». Elle a donc obtenu le droit d’utiliser ses œuvres pour créer des produits dérivés. Les street artistes danois qui poursuivent désormais la marque Guess doivent donc espérer qu’elle n’obtienne pas la même approbation que Brandalised.


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